La quasi-totalité des sites internet proposent aujourd’hui des cookies à ses utilisateurs : si certains sont jugés essentiels au bon fonctionnement du site internet, d’autres sont dispensables, et peuvent alors être théoriquement refusés par les internautes. Si les administrateurs web ont longtemps tenté de tromper les utilisateurs de leur site, l’avènement du RGPD représente un véritable revirement pour la politique des cookies.
C’est en effet ce qu’a pu constater l’association None Of Your Business[1] (noyb), une organisation de protection de la vie privée similaire à la Quadrature du net. En 2021, noyb a analysé les bannières de cookies de plus de 3 600 sites internet : 700 ont fait l’objet d’une plainte pour violation du RGPD, par exemple pour un design trompeur ou l’absence d’un bouton de « rejet » des cookies facultatifs.
En parallèle, les autorités de contrôle nationales telles que la CNIL ont commencé à proposer des lignes directrices et modèles afin d’assister les entreprises dans leur mise en conformité avec la règlementation européenne de protection des données.
Ceci a résulté dans une amélioration significative de l’expérience utilisateur selon la même expérience répétée en octobre 2022 : 56% des sites internet ont évolué dans le bon sens, intégrant même un bouton « rejet » de tous les cookies facultatifs, jusque-là très généralement absent ou caché dans des sous-menus. Le nombre total de cookies a également baissé d’environ 10%, une première dans l’histoire récente.
Il est intéressant de noter que de nombreux sites se sont mis en conformité alors qu’ils ne faisaient l’objet d’aucune plainte, et que ceux qui faisaient l’objet d’une plainte sont rapidement rentrés dans le rang : si le chemin est encore long, la législation en matière de protection des données n’a jamais été autant au cœur des préoccupations des acteurs privés et étatiques.
Pour en savoir plus :
Where did all the “reject” buttons come from?!, nyob.eu, 27 octobre 2022.
Par M.A | News, Protection des données, Sécurité